Cherche jeune femme avisée 2. D'un commun accord by Jomain Sophie

Auteur:Jomain, Sophie [Jomain, Sophie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman
Éditeur: J'ai Lu
Publié: 2015-01-13T20:00:00+00:00

Martin avait disparu depuis une bonne demi-heure lorsque Jane traversa l’atrium et emprunta le couloir qui menait aux toilettes. Elle savait précisément à quoi était due cette absence, et au fond d’elle, elle s’en réjouissait. Elle ne s’était pas mise d’accord avec Antoine pour qu’il provoque Martin avec des armes psychologiques si typiquement masculines ; pourtant, il l’avait fait sciemment. Jamais il ne se comportait ainsi avec elle quand ils étaient seuls, Antoine demeurant éternellement dans la retenue. À une autre époque, on l’aurait qualifié de parfait gentleman. Du reste, elle avait conscience qu’il n’avait absolument pas l’intention de la glisser dans son lit. Mais Antoine était un homme exceptionnellement intelligent, doté d’une finesse d’esprit qui aurait laissé coi bien des gens. Il analysait, soupesait le pour et le contre et agissait en son âme et conscience. Aujourd’hui, il avait compris que Martin n’était pas aussi indifférent qu’il voulait bien le faire croire, et c’est exactement ce pour quoi il était allé si loin et l’avait poussé dans ses retranchements. Martin oserait-il seulement l’admettre ? Rien n’était moins sûr, mais à présent, la balle était dans son camp. Elle ouvrit la porte de la salle de bains et fut surprise d’être littéralement jetée à l’intérieur. Le battant se referma à double tour sur elle, elle fit volte-face, et se retrouva face à Martin.

— Assez joué, commença-t-il d’une voix hargneuse.

Elle secoua la tête.

— Je ne joue pas, Martin.

Il fit un pas menaçant vers elle.

— Oh si, Jane, tu joues de tes charmes, et mieux que personne. Tu as baisé avec Adrien, avec moi, et maintenant avec Saint-Armand. Il te les faut tous ? Quand cesseras-tu de te conduire comme une fille facile ?

Elle reçut l’affront de plein fouet sans ciller et redressa la nuque.

— Il me semble bien t’avoir déjà dit que ça ne te regardait pas. D’autre part, sauf erreur de ma part, je crois que tu y trouves ton parti. Tu n’es pas en reste, Martin. Mêle-toi de tes affaires.

Une lueur menaçante traversa son regard azur.

— Tu as fait de ma vie un enfer et tu penses que je vais accepter de voir la tienne enrobée de douceur ?

— Ma vie n’est pas enrobée de douceur, protesta-t-elle.

— Tu aimes le sexe, Jane ? Tu aimes être emplie, transpercée, pressée de toute part ? Déshabille-toi !

Elle écarquilla les yeux avant de battre des cils.

— Je te demande pardon ?

D’un geste sec, il déboucla sa ceinture et déboutonna la braguette de son pantalon en toile.

— Déshabille-toi.

Elle secoua la tête, plus parce qu’elle ne trouvait pas l’endroit approprié que parce qu’elle se sentait forcée. Elle aimait faire l’amour avec lui, elle en avait envie à cet instant. La colère de Martin l’excitait réellement.

— Non, dit-elle en reculant tandis qu’il avançait sur elle.

— Non ?

— Non.

Il fondit sur elle en une enjambée et l’accula contre le mur, pressant son grand corps contre le sien. Jane gémit.

— Tu t’offres à lui, mais tu te refuses à moi ? gronda-t-il.

— C’est mon droit.

Elle eut l’impression que son visage passait par toutes les couleurs tant il était furieux.

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